Le Sénégal
Dans ma vie, j’ai rencontré plusieurs personnes qui m’ont tendu la main et m’ont aidé, Sandro et sa femme Sabrina étaient de ceux-ci, les trois premiers mois ils m'ont ouvert leur maison et ils m'ont fait sentir comme si j’étais chez moi. Une générosité que je n’oublierai jamais.
Sandro et moi on se complétait parfaitement, tous les deux géomètres, mais avec une trajectoire différente, il est capable de diriger de grands travaux et des entreprises de construction, je suis capable de diriger un bureau d’études.
Après le premier projet, pour lequel j’étais descendu, la direction de la société a décidé qu’un autre projet, pour lequel les données devaient être collectées et traitées au Luxembourg, du fait de ma présence, nous pouvions le faire à Dakar, donc puisque pour faire un projet, il faut au moins une fois voir l’endroit, je suis parti pour le Bénin.
Il s’agissait de faire le projet de la route qui traversait la ville de Cotonou et qui arrivait jusqu'au au port. Une route avec deux voies pour le trafic en transit, une pour les transports en commun, et l’autre pour la circulation locale, dans un sens et l’autre, en tout 8 voies. Le plus grand projet que j’ai jamais fait. Deux ans plus tard, je suis retourné, pour choisir l’entreprise qui ferait le travail. Cela aurait dû être une mission sans rien de spécial, mais à cause de la faillite de la compagnie aérienne qui m’a transporté au Bénin, j’ai dû passer une semaine de plus sur place, ce qui m’a donné l’occasion de faire la connaissance des Béninois. Ils ont la maturité d'hommes et l'âme d'enfants, très religieux. Après une semaine d’attente quand la compagnie aérienne (Air Afrique) nous disait, nous partons demain, j’ai décidé de prendre d'autres billets et de revenir via la Côte d’Ivoire et la Mauritanie. Un arrêt d’une journée à Abidjan, un détail, le seul endroit au monde où après avoir bu un café et être sorti du bar, j’y suis retourné pour en prendre un autre, le café était trop bon.
Après mon retour à Dakar et avoir terminé les projets en cours une grande entreprise sénégalaise Fougerolle Sénégal a loué mes services à ma société avec comme objectif la mise en place de son bureau technique, en les aidant à choisir les systèmes informatiques, les ordinateurs et me chargeant de la formation du personnel. Cela m’a permis de rester au Sénégal et d’en apprendre davantage sur le potentiel du travail que on pouvait réaliser.
J’ai ensuite fait une proposition à ma direction au Luxembourg, parce que nous ne créerions pas notre propre société de droit sénégalais, j'aurai prends une petite partie des actions, au Luxembourg la majorité et nous pourrions donc accéder au marché local. Ma direction m’a suivi, et en 2003 nous avons créé SCAfrique,
Depuis lors, c’est l’histoire contemporaine, les études se succèdent, et j’ai continué à faire des missions qui m’ont permis de connaître d’autres pays et de vivre d’autres aventures.
Je suis retourné au Cap-Vert, pour étudier entre autres une route de 80 km autour du volcan de Fogo, au Maroc, pour étudier des pistes et des bassins irrigués. En Guinée Bissao et en Guinée Conakry, pour étudier une route qui rejoindrait les deux Guinée, au Burundi, pour un grand projet routier.
L’Afrique est grande, il y a beaucoup de peuples, avec des origines et des attitudes différentes. Depuis que j’y vis, j’ai compris au moins une chose, et il m’a fallu des années pour la comprendre, avant d’exprimer des opinions ou de juger, nous devons apprendre à utiliser leurs instruments de mesure, et ne pas persister à mesurer avec les nôtres que nous nous sommes construits en Europe.
Quelques mots sur ma vie au Sénégal: je n’ai jamais trouvé un endroit où chrétiens et musulmans vivent en harmonie comme au Sénégal, j’aurai toujours sous mes yeux l’image de ce monsieur musulman bloquant tout le trafic pour laisser passer un groupe de scouts catholiques. Ici, les catholiques célèbrent toutes les fêtes musulmanes, et les musulmans font de même avec les catholiques. Le résultat est que le Sénégal a le plus de jours fériés par an après l’Inde. Je ne sais pas si c’est la meilleure chose pour l’économie, mais je l’aime comme ça, aussi.
En plus de travailler, j’ai enseigné trois ans autocad, à l’université et dans une école privée.
Maintenant que j’ai arrêté, j’ai décidé que le temps est venu de commencer à travailler 8 heures par jour et de me réserver les samedis et dimanches, pendant deux ans, j’ai cessé de regarder la télévision, je n’ai plus le temps pour cela, j’ai arrêté le vélo, trop dangereux, donc je peux courir, lire et aller sur Internet.
Mon épouse enseigne benevolement dans un collège pour jeunes Sénégalais.
La voici dans son élément, avec une partie de ses élèves
Ensemble, nous avons fait quelques grands raids à vélo avant d’arrêter, entre autres la traversée du parc niokolo koba, heureusement les lions pendant la journée dorment, oui, oui, il y en a encore quelques uns.
Les babouins, à l'envers étaient là, et ils couraient à côté de la rue, furieux et criant comme des enragés, nous aussi nous avons crié - ne percez pas les gars, ne percez pas !!! ...- Et tout s’est bien passé.
Il y a trois ans, j’ai recommencé à courir sérieusement, je veux faire un grand raid qui traverse la France, mais pour pouvoir m’inscrire, il faut avoir couru le 100 km en moins de douze heures, alors je me suis dit: la première année je fais un semi-marathon, la seconde un marathon, la troisième un 100 km et la quatrième je m’inscris. En fait, je vais rester deux ans sur le 100 Km, par prudence et pour capitaliser l’expérience.
Chaque année, je viens en Sardaigne pour retrouver ma famille, il était donc presque naturel de faire une course en Sardaigne, Je partirai le 12 septembre matin vers 9 heures de Donigala Fenugheddu, et je devrais arriver à Alghero à 21heures, en passant par Nurachi, Riola Sardo, Torre su Puttu, S'Archittu, Santa Caterina di Pittinuri, Cuglieri, Sennariolo, Tres Nuraghes, Magomadas, Sa Lumenera, Bosa Marina et Alghero. Pourquoi Alghero, parce que mon oncle Benjamin y vit, c'est mon parrain et a était pour moi comme un deuxième père, c’est à Alghero que mon oncle m’a appris à nager, dans une piscine d’eau en face de la promenade Dante le long de la mèr, et chaque année je ne peux pas aller en Sardaigne sans passer à Alghero.
Ma femme qui a couru le marathon de Carpi avec moi m’accompagnera quelques instants, mon frère Maurizio qui a couru le marathon de Luxembourg avec moi, devrait m’accompagner pour l’équivalent d’un marathon, et ma sœur Tiziana qui aura couru une semaine plus tôt à Bologne avec mon frère Walter, devrait également faire quelques partie avec moi. Si vous avez bien suivi, nous sommes tous des coureurs, aucun y echappe, hahahahaha.
Je termine cette histoire ici, mais l’aventure continue, mes amis à Dakar du Club Caïmans m’attendent pour préparer d’autres courses ensemble, et il me reste encore quelques années avant mon retour.